Grand débat national : merci aux nombreux citoyens venus faire vivre notre démocratie !

En circonscription
Grand débat national : merci aux nombreux citoyens venus faire vivre notre démocratie !

J’organisais ce lundi une réunion dans le cadre du Grand débat national sur la thématique de l’organisation de l’État et des services publics.

Les événements des mois de novembre et décembre ont témoigné du fort attachement des Français aux services publics tant leur rôle est central pour notre cohésion nationale. C’est cette thématique, prégnante dans nos villes de Bagneux, Malakoff et Montrouge, que j’ai souhaité en particulier ouvrir à vos contributions lors de cette soirée qui a réuni près de 150 citoyens.

Qualité et efficacité des services publics, millefeuille administratif et territorial, lisibilité de l’action de l’État… Autant de sujets sur lesquels ont émergé de nombreux témoignages et propositions qui ont permis de faire vivre ce débat citoyen dans un esprit profondément participatif et républicain.

Le compte-rendu de ces échanges, que vous pouvez retrouver ci-dessous, a été publié sur le site du Grand débat et permettra d’alimenter les 750 000 propositions déjà publiées sur le site par plus de 1 500 000 visiteurs uniques. 4 500 réunions locales sont d’ores et déjà publiées à l’agenda. Toutes les propositions seront lues et traitées.

Merci à tous de votre participation et à très bientôt pour de nouveaux échanges !

Compte-rendu du débat

« L’organisation de l’État et des services publics », Grand Débat national organisé le 11 février 2019 à l’initiative de Mme Laurianne Rossi, Députée des Hauts-de-Seine, à Montrouge, tel qu’établi par deux rédacteurs et vérifié par deux modérateurs indépendants.

Le débat s’est tenu en présence de 144 citoyens de la circonscription.

Mme Laurianne Rossi accueille les participants, présente et remercie les 2 modérateurs (Messieurs Lafitte et Kromwel, ainsi que les deux rapporteurs (Messieurs Baccon et Coutant). La Députée rappelle le principe du Grand Débat – c’est un débat citoyen, républicain et non politique – et indique qu’elle n’interviendra pas. Le compte-rendu des échanges sera publié sur le site GrandDebat.fr.

Les animateurs du débat se présentent et donnent des indications pratiques sur le déroulé du débat et les interventions (respecter un temps d’intervention de 2 minutes pour que chacun puisse s’exprimer).

Commentaire des rapporteurs : une quarantaine d’interventions ont été enregistrées au cours du débat, le plus souvent par des participants qui ne se sont exprimés qu’une seule fois. Les interventions ont été reclassées ci-dessous par thématique, voire scindées en deux lorsqu’elles portaient sur plusieurs thématiques. La présentation des interventions n’est donc pas chronologique. Ce n’est pas une transcription à proprement parler, mais une tentative de restituer le sens de l’expression.

Thème 1 – La lisibilité de l’organisation de l’État: nombre et pertinence des échelons administratifs et institutionnels, organisation des collectivités territoriales, enjeux de simplification.

Alexandre, de Montrouge :

  • Les questions proposées pour le Grand Débat sur l’organisation de l’Etat et des services publics sont trop fermées, trop orientées (« Comment faire plus avec moins ? »). Les services publics jouent un rôle essentiel dans notre pays et la question ne devrait pas être posée en ces termes ;
  • L’Etat est obèse, inefficace : il doit être réformé.

François, de Montrouge :

  • Le nombre de fonctionnaires et leur salaire devraient être le reflet de la richesse et de la production du pays. Nous n’avons à nous en prendre qu’à nous même : les Allemands sont 3 fois plus riches que nous car ils produisent 3 fois plus que nous, mais nous avons plus d’élus en France qu’en Allemagne !
  • Il faudrait accroitre la mobilité dans la fonction publique : beaucoup demandent à bouger, à changer d’administration, ils en sont empêchés ;
  • Trouve que le questionnaire est plutôt bien fait.

Christian,  de Bagneux :

  • Il y a trop des strates administratives en France, ce qui induit un coût global trop important. Il faut simplifier l’organisation. Il propose un modèle, réduit à 3 niveaux, outre le niveau de l’Etat :
    • 1er niveau : la commune et sa communauté de communes : en charge de la petite enfance, de l’école primaire, de l’organisation des élections…
    • 2nd niveau : des « provinces » à taille humaine, un mix des provinces de la France historique (Berry, Quercy, Saintonge, ..) et des actuels départements : ils prendraient en charge les collèges et les lycées, l’aide sociale, la culture, la formation professionnelle, le tourisme, le sport, …
    • 3ème niveau : les Régions, constituées de plusieurs Provinces – les régions actuelles sont trop grandes à son avis – chargées de toutes les autres compétences.
  • On pourrait demander aux citoyens leur avis sur la définition des limites de ces provinces ou régions, par des référendums locaux ;
  • En conséquence, les compétences étant mieux localisées, sans doublon, il y aurait moins de fonctionnaires. Ce serait un résultat et non un objectif, comme la Révision générale des politiques publiques (RGPP) proposait de faire il y a 10 ans.

Claude, de Montrouge, retraité :

  • C’est la masse salariale des 5,5 millions de fonctionnaires mentionnés dans le document d’accompagnement qu’il serait intéressant de connaître, plus que leur nombre ;
  • Il faudrait un compte d’exploitation par ministère ou par type de service public rendu
  • Il y a trop de fonctionnaires occupés à rédiger des circulaires, il en faudrait plus devant les usagers ;
  • Le nombre de parlementaires en France est trop important, rapportés à la population et à la taille du territoire, en comparaison de l’Allemagne et des Etats-Unis ;
  • Le millefeuille territorial et ses nombreux présidents et vice-présidents nous coûtent très cher : il faut mettre à plat tout le système et gérer mieux.

Michel, de Monrouge, retraité de la fonction publique (armée) :

  • Toute l’administration de l’Etat ne fonctionne qu’avec l’argent des contribuables : 44% des ménages sont assujettis à l’IRPP ;
  • A défaut d’élargir cette base, il faut être plus efficace avec leur argent ;
  • Il propose de réduire les couches du millefeuille administratif : passer de 12 ou 13 niveaux à 2 :
    • 1er niveau, la commune : nous en avons trop, 36000, il en faudrait moins (6000 en Allemagne)
    • Second niveau, la Région : elles pourraient être moins grandes que les nouvelles régions actuelles, à redessiner
  • On y gagnerait en rapidité et efficacité, on ferait donc des économies.

Kader, de Bagneux [première partie de son intervention] :

  • Ce débat est politique, et non apolitique comme cela a été présenté en introduction, et c’est normal : la vie de la cité c’est politique.
  • On devrait respecter la parole de chacun (certaines interventions ont été perturbées) et chacun devrait en retour respecter le temps de parole (certaines interventions ont dépassé les 2 minutes) ;
  • Le nombre de parlementaires ne signifie rien en soi et la comparaison avec les Etats-Unis et l’Allemagne n’a pas de sens car l’organisation est très différente. Les Etats-Unis ne sont pas, à son avis, un exemple à suivre d’une façon générale.

Dominique, de Montrouge :

  • Aux Etats-Unis il y a moins de parlementaires qu’en France, mais il faut ajouter les élus et exécutifs des 52 Etats si l’on veut faire des comparaisons. Alors, le ratio nombre d’élus/population n’est plus le même ;
  • La plupart des quelques 600.000 élus en France sont des conseillers municipaux qui n’ont aucune rémunération pour cette fonction, c’est du bénévolat et c’est un engagement utile.

M., éducateur (nous n’avons pas retrouvé son prénom et sa commune de résidence) :

  • Tous les gouvernements donnent l’impression de vouloir marquer leur passage et laisser leur empreinte par de nouvelles lois, qui parfois annulent ce qui a été fait de bien. Il cite comme exemple les dispositifs d’aide à l’emploi successifs ;
  • Les lois s’empilent ainsi les unes sur les autres : cela coûte beaucoup d’argent et crée de la complexité. Il illustre ce point par le Code civil auquel les citoyens ne comprennent plus rien.

Thierry, de Malakoff :

  • Conteste le caractère apolitique du débat ;
  • Pense qu’il aurait dû être organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP). NB : l’un des animateurs précise que le questionnaire a été élaboré par la CNDP.

Jean Claude, habitant Montrouge depuis 1974, retraité :

  • Est né à une époque où l’on trouvait du travail facilement.  A pu évoluer et est devenu cadre supérieur à Paris. A été licencié à 55 ans et a créé une petite entreprise ;
  • Est donc bien placé pour dire que diriger une petite entreprise, c’est beaucoup plus compliqué que d’être cadre dans une grande entreprise ;
  • Les hauts fonctionnaires (Jean-Claude parle de « l’Enarchie ») qui gouvernent nos impôts n’ont pour la plupart pas conscience de la complexité de la vie d’entrepreneur. Ils ne savent pas qu’un contrôle de l’URSAFF peut désespérer un petit chef d’entreprise car il n’a aucun recours ;
  • D’une façon générale, les décisions prises par l’Etat en France ne donnent pas lieu à suffisamment de concertation avec les citoyens. Au Royaume-Uni, la réduction de la vitesse à 80 km/h n’aurait jamais été imposée de cette façon et ne serait probablement pas passée ;
  • L’administration française devrait être contrôlée sous une forme ou une autre par ses usagers car elle est à leur service.

Joëlle, de Montrouge, travaillant dans une association de bénévoles :

  • Organisation territoriale : propose que les Régions soient une fédération de Départements, avec des élus communs qui suivraient les compétences des deux niveaux géographiques ;
  • La communication entre les deux échelons, la Région et le Département, serait ainsi beaucoup plus fluide, et le coût global serait moindre ;
  • Donner de la visibilité aux usagers sur la valeur des services publics dont ils bénéficient est une bonne idée (formulée aussi par d’autres intervenants) : en tant que prestataire de services dans une association de bénévoles, quand elle fournissait ces prestations à titre gracieux sans présenter de devis, elle se voyait reprocher leur médiocre qualité. Depuis qu’elle fait des devis, elle fournit les prestations correspondantes et ne facture pas : ses « clients » apprécient beaucoup plus les prestations.

Jacques, de Montrouge :

  • Le respect mutuel, c’est très important ;
  • Les élus devraient nous respecter aussi : ni le Maire de Montrouge ni ses adjoints ne veulent me recevoir pour m’expliquer pourquoi je n’ai pas pu participer aux séances du Grand Débat à Montrouge ;
  • Remercie Laurianne Rossi d’avoir accepté sa demande de RV et de l’avoir reçu.

Thème 2 – L’efficacité et la proximité des services publics : présence dans nos territoires, efficacité, accessibilité.

Mme… Bagneux, retraitée, ex enseignante en ZDP (nous n’avons pas retrouvé son prénom) :

  • Est très attachée au service public car c’est une question de justice ;
  • Très inquiète de la perspective de la réduction des 120.000 fonctionnaires dans le quinquennat ;
  • Dans l’Education nationale, il y a de plus en plus de contractuels qui remplacent les fonctionnaires titulaires et qui dorment quelquefois dans leur voiture faute de ressources ; leur nombre a été multiplié par 2 en 8 ans dans le primaire et il y en a déjà 30.000 dans le secondaire. Ils ne sont pas assez formés et pas assez payés (moins de 1600 € par mois pour un Bac + 5) ;
  • Dédoubler les CP et CE1 en ZEP, c’est bien, mais il n’y a pas assez d’enseignants formés pour faire la classe ensuite ;
  • A Bagneux, les services publics ferment : le Trésor Public a été fermé par exemple. Internet ne remplace pas le contact humain.

Thierry, de Montrouge, originaire de la Réunion, président d’une association :

  • Les enseignants ne se remettent pas assez  en question : on ne rapporte jamais le salaire des enseignants au nombre d’heures de travail devant les élèves, de l’ordre de 16 à 18 heures, même en comptant les heures de préparation à la maison ;
  • Les enseignants ne sont pas ouverts à la réforme de l’enseignement alors qu’au vu du taux de chômage aujourd’hui, ils devraient s’interroger sur la façon de former aux métiers de demain ;
  • Est au chômage depuis 10 ans (fonction publique) et bénéficie de la solidarité tout en trouvant injuste d’être mieux traité que les Réunionnais restés dans l’Ile ;
  • Propose de réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires.

Jean-Christophe, ingénieur (nous n’avons pas noté sa commune de résidence) :

  • Sait où trouver les ressources pour financer les services publics :
    • La fraude fiscale est évaluée à 60-80 milliards par an, cela fait des marges de manœuvre
    • Le CICE c’est 40 milliards par an donnés aux entreprises. Cela représente 2 millions de SMIC !
  • Quelle est l’efficacité de la Cour des Comptes (NB : chargée de surveiller le budget de l’Etat et d’identifier les dérapages et des pistes d’économies), au regard de son coût de fonctionnement ?

Pierre- André MOULY, conseiller municipal de Montrouge, chef d’entreprise :

  • Les Conseillers municipaux ne sont pas rémunérés, ils sont tous bénévoles, quelle que soit la taille de la commune et ils forment la majorité des quelques 600.000 élus du pays ;
  • Si les services publics ne sont plus fournis, la France s’arrête. Or ils sont indispensables car ils renforcent la cohésion sociale ;
  • Aucun bureau de poste n’aurait dû être fermé, ils rendent des services de proximité. Ce qui n’est pas logique, c’est que La Poste soit en concurrence désormais avec des entreprises privées pour des prestations relevant du service public ;
  • Les jeunes et les étudiants devraient être mieux soutenus par l’Etat dans deux domaines essentiels :
    • Les prêts étudiants : les banques ne sont pas toujours prêtes à financer la durée totale des études. L’Etat devrait mettre en place un dispositif
    • Le logement étudiant : les étudiants et les jeunes en CDD ou en stage n’ont pas tous des cautions suffisantes notamment dans les métropoles ; là aussi l’Etat devrait être présent.
  • Attention quand on stigmatise les entreprises qui profiteraient de la manne de l’Etat, on pense souvent à celles du CAC 40 dont certaines déménagent leur siège social pour faire de l’optimisation fiscale : le très grand nombre des entreprises de ce pays sont des petites et moyennes entreprises (TPE et PME) qui ne perçoivent pas d’aides particulières de l’Etat, alors que ce sont les principales pourvoyeuses d’emplois.

Kader, de Bagneux [seconde partie de son intervention] :

  • L’hôpital public, où sa mère est décédée récemment, est en sous-effectif, il a pu s’en rendre compte très concrètement. Il a d’autant plus de reconnaissance pour les personnels qui se sont occupés de sa mère ;
  • On ne devrait pas faire des calculs de comptables pour la santé et l’éducation ! Tous les services publics sont utiles, particulièrement ceux-là, et on devrait y mettre les moyens. L’école, ce sont nos enfants, l’avenir du pays ! La santé, le vieillissement, c’est notre destin à nous tous ! c’est tout aussi absurde ;
  • Il n’y pas d’égalité devant l’impôt : certains profitent des niches fiscales et de l’ISF. De l’argent, il y en a, il faut le récupérer là où il est pour financer les services publics essentiels.

Mathilde, de Montrouge, étudiante :

  • Ne comprend pas qu’il y ait des inégalités de traitement entre les lycées rattachés à un même Rectorat : le nombre de classes ont été réduites dans les lycées de Bagneux et de Sceaux et pas dans celui de Montrouge
  • La gouvernance des lycées devrait être plus locale et ne pas dépendre des décisions du seul Recteur, qui ne connaît pas les spécificités locales.

Sarah, de Malakoff, étudiante :

  • Ne comprend pas réforme du Bac Pro : la place des matières générales est réduite, nous allons perdre des compétences, le nombre d’élèves par classe va augmenter et notre capacité de concentration se réduire d’autant ;
  • Il faut conserver au moins 2 heures de matières générales ; notre capacité à trouver un emploi va en souffrir.
  • Pourquoi les étudiants ne sont pas plus consultés alors qu’ils sont les premiers concernés ?

Sirine, de Malakoff, étudiante :

  • Les calendriers des épreuves du Bac Pro est accéléré, on devra faire en 4 mois ce que l’on faisait en 9 mois : comment pourra-t-on maitriser les enseignements sur lequel nous serons interrogés ?
  • Le contrôle continu va compter pour 40% : comment vont faire les candidats libres ? comment la performance sera notée ? Nous n’avons pas de visibilité sur les nouvelles règles d’évaluation ;
  • La réforme du Bac Pro est engagée sans que les lycéens aient été vraiment consultés !

Mme…. de Bagneux, responsable d’une association d’entraide (nous n’avons pu retrouver son prénom) :

  • Les jeunes galèrent pour trouver un stage, et une fois qu’ils en ont trouvé un, les entreprises leur promettent un CDI pour les faire travailler tout en sachant qu’ils ne pourront pas les garder : c’est honteux !
  • Les temps d’attente sur les plateformes téléphoniques sont excessivement longs ! Parfois on ne parvient jamais à joindre un interlocuteur ! La CAF en particulier est injoignable.

Françoise, de Montrouge :

  • La CAF n’est pas seulement injoignable, mais de plus le numéro d’appel est surtaxé ;
  • L’antenne de la CAF de Montrouge ne reçoit que sur RV alors qu’il n’y a jamais personne.

Joseph, de Montrouge :

  • Trouverait utile de connaître le coût de son séjour à l’hôpital ;
  • Les lycéens et les collégiens devraient connaître le coût de leurs études, c’est une question de conscience civique ;
  • Les services publics réduisent leur présence territoriale, tout comme les commerces : on devrait mieux utiliser les possibilités du téléphone mobile, comme l’ont fait les pays d’Afrique, où a été inventé l’échange monétaire par mobile.

Merouam, dont nous n’avons pu noter la commune de résidence :

  • Connaître le prix des services publics, cela ne peut s’appliquer à tous les services : par exemple, comment évaluer le coût de l’éclairage des rues ?
  • On devrait plutôt développer la conscience de nos droits et devoirs et l’impérieuse nécessité du bien vivre ensemble.

Pauline, juriste (nous n’avons pu noter sa commune de résidence) :

  • La Commission nationale du Débat Public (CNDP) aurait dû superviser et rapporter ce débat, sa restitution aurait été vraiment impartiale
  • Dans un Etat de droit, si les services publics ne fonctionnent pas, le droit n’est pas respecté, en raison de la nature même de certains services publics qui relèvent du droit et même de la Constitution ;
  • Les questions du Grand Débat sur le service public donnent à penser qu’il faut faire des choix et en supprimer certains (« que faut-il supprimer pour améliorer la situation ? ») ;
  • De l’argent il y en a ! les inspecteurs des impôts (comme son père) ne peuvent déférer au parquet qu’un nombre restreint de dossiers car le tribunal ne dispose pas de moyens suffisants. De plus, les gros dossiers d’ISF sont protégés.

Marwin, de Montrouge :

  • Les services publics sont l’essence de l’Etat : on ne devrait pas vendre les services publics à des entreprises privées, comme cela a été fait pour les autoroutes ou comme cela est prévu pour Aéroport de Paris ;
  • Le service public de la Justice ne dispose pas des moyens à la hauteur du rôle qu’elle joue dans un Etat de droit : son budget est de 4 pour 1000 de la dépense publique. Cela ne lui permet pas d’être indépendante.

Y, de Bagneux (nous n’avons pu retrouver son prénom exact) :

  • Le débat aurait dû partir de nos besoins de citoyens français et du monde. On aurait parlé des priorités et on en aurait déduit les moyens. Nous faisons le contraire !
  • A Bagneux, on a besoin d’un grand Lycée pour 60.000 habitants ! Qui se bat pour cela ? Quelle formation pour les enseignants qui y seront ? Le ministre rappelle les anciens surveillants d’externats pour remplacer les enseignants absents ;
  • Une mère de famille gère son budget en fonction de ses moyens et des priorités. Notre PIB c’est 2500€ par habitant et par mois. Comment on l’affecte ? selon quelles priorités ?
  • Il faut aller chercher l’argent disponible : il y a trop d’évasion fiscale et trop de dispositifs de soutien des grandes entreprises. Les dirigeants français de Google reconnaissent qu’ils n’ont pas fait de demande de CICE et que celui-ci leur a été automatiquement attribué.

Jean-Marc, de Montrouge, fonctionnaire des finances [seconde partie de son intervention] :

  • Le Grand Débat nous demande de nous prononcer sur les économies de dépenses publiques à faire, alors qu’il y a des revenus dont on pourrait débattre : tout le monde sait que  la fraude fiscale représente 60 à 70 milliards € par an !
  • Si l’objectif est de réduire de 120.000 le nombre de fonctionnaires, il est important de ne pas fragiliser encore plus le service public hospitalier.

Anne BELHEUR, conseillère municipale de Montrouge, fonctionnaire de la Santé :

  • Trouve que la façon d’introduire le débat est biaisée : on ne devrait pas nous demander de choisir entre moins de services publics et moins d’impôts ;
  • La baisse des dotations aux hôpitaux est très inquiétante. Le service public de la santé est menacé. Les réorganisations dans les hôpitaux sont très violentes et les patients en payent les conséquences ;
  • La psychiatrie est totalement sacrifiée : +50M€ dans le budget 2019, c’est une goutte d’eau par rapport aux besoins ;
  • La lutte contre les violences faites aux femmes a été dotée d’un budget de 30 millions € au motif que chaque ministère aurait des moyens dédiés, alors qu’il faudrait 1 milliard ;
  • Le président de la République aurait dû évoquer la culture dans sa lettre aux Français. La culture, c’est ce qui fait la cohésion d’un pays.

Bruno, habitant de Montrouge depuis 20 ans, salarié d’une grande entreprise du CAC 40 :

  • Très déçu par la tournure du débat : les intervenants ne font que se plaindre alors que nous devrions réfléchir à ce que nous voulons pour la France en matière d’éducation, de santé, de justice et de culture ;
  • Certains regrettent la façon dont le débat est conduit, mais a-t-on jamais pu s’exprimer comme cela ? A-t-on déjà été consulté de cette manière ?
  • Il faut regarder les choses en face et être réalistes : si la France veut taxer Google, Google a le droit de s’installer où elle veut et c’est ce qu’elle a fait puisque son siège européen est en Irlande ;
  • Il faut réformer le millefeuille administratif territorial français et affecter les compétences au bon endroit.

Vanessa GHIATI, maire adjointe de Malakoff en charge de la petite enfance, conseillère régionale :

  • Il manque un service public de la petite enfance, c’est un service pourtant essentiel, et cela créerait des emplois ;
  • Il faut trouver des solutions convenables de modes de garde gratuits pour les parents qui ont des problèmes et en particulier cherchent à travailler ;
  • En France tout repose sur les familles. L’Etat finance les modes de garde et dit débrouillez-vous. In fine ce sont les villes qui sont en première ligne !
  • Le prisme du brief du Grand Débat, c’est de laisser penser que nous n’avons pas les moyens de préserver tous nos services publics. On devrait faire l’inverse, car les services publics sont la condition du bien vivre ensemble.

Roger, de Malakoff :

  • Déçu par la teneur du débat, entend surtout du dénigrement et peu de propositions ;
  • Les vrais problèmes de services publics sont ressentis surtout province ;
  • La véritable question, c’est comment conserver le tissu social et faciliter le maintien des familles.

Dominique, travaillant dans un centre de formation à l’insertion professionnelle :

  • La réforme de la Formation Professionnelle n’a pas tenu suffisamment compte des relations complexes qui existent entre Pôle Emploi et tout son écosystème (service chargé du RSA, service chargé des titres de séjour..) : cela risque de gripper la machine administrative et d’affecter la performance de l’ensemble ;
  • Il faut un guichet unique pour les entrées en formation. Les CCI l’ont fait pour la création d’entreprises ;
  • La difficulté à se loger est une difficulté majeure et une source de risques pour les jeunes en formation : ils doivent se loger au SAMU d’urgence ;
  • Le contrôle de l’usage des fonds européens mis à notre disposition par l’Union Européenne est très difficile à réaliser car il intervient quand les bénéficiaires sont partis ;
  • Arrêter de nous parler de « haut-fonctionnaires », de « haute juridiction », de « haute autorité » : elles ne sont pas plus respectables que ceux qui ne sont pas ainsi qualifiés, mais qui pourraient assurer la même mission pour moins cher. Les Parlementaires savent organiser des Commissions d’enquête.

Farah, né en région parisienne, vivant dans le Gers :

  • A Paris on est bien loti en matière de services publics, on ne se rend plus compte. Dans le Gers, quand on rate un train on doit parfois attendre le lendemain ;
  • Les 80 Km/h, l’arrêt du diesel, décidés depuis Paris, sont des erreurs.

Jean, de Bagneux :

  • Constate que ce débat suscite beaucoup d’intérêt alors que beaucoup d’observateurs étaient sceptiques ;
  • Ce qui revient beaucoup dans ce débat, c’est qu’on n’a pas d’interlocuteur dans les services publics, que l’on ne peut pas se défendre en cas de contestation : Il faut ré-humaniser les services publics. L’accessibilité passe par le contact humain ;
  • Il faut des lieux de service public, avec des interlocuteurs qui ont une autorité vis-à-vis des organismes concernés ou qui pourraient prendre certaines décisions ;
  • Il cite l’exemple des Maisons de services au public qui répondent à ce besoin lorsqu’ils ont des agents expérimentés.

Laure, de Malakoff, présidente d’une association de quartier populaire (qui est venue avec deux étudiantes, Mathilde et Sirine, pour leur donner l’occasion de s’exprimer) :

  • On doit se projeter sur l’avenir en pensant aux besoins de demain des jeunes. Quelles réformes pour anticiper l’avenir ?  Par exemple dans le domaine de l’écologie ;
  • Il faut donner plus largement la parole aux jeunes. Ils sont très peu représentés dans ce débat ou ils n’osent pas toujours s’exprimer ;
  • On devrait organiser des débats réservés aux jeunes.

Corinne, de Montrouge :

  • Très difficile de déposer des plaintes au commissariat de Montrouge, probablement pour des questions de moyens, de statistiques et de notation. On va déposer nos plaintes en province !
  • La loi est donc interprétée de façon différente selon le territoire.

Marie-Ange, de Montrouge, retraitée :

  • Pôle Emploi a changé trop souvent de directeur à Montrouge. Il ne maîtrise par toute la complexité des sujets ;
  • Les numéros de téléphone pour joindre les services publics devraient être gratuits ;
  • Les policiers devraient se concentrer sur les vrais sujets plutôt que de harceler les automobilistes.

Un intervenant dont nous n’avons pas pu noter le nom ni la commune de résidence :

  • L’ensemble des services publics en France ne représentent que le quart du budget de l’Etat. Le vrai problème, c’est l’endettement de l’Etat, pas le coût de ces services
  • Nous allons droit dans le mur, comme en Grèce. En Grèce, les laboratoires ne livrent plus de médicaments aux hôpitaux car ils craignent de ne pas être payés.
  • Le vrai problème c’est l’endettement de l’Etat qui finance des dépenses inutiles, comme les Conseils économiques et sociaux qui ne servent à rien, ou qui pratique des privatisations cachées (il cite l’exemple de la fusion entre GDF et Suez). Le budget de l’Etat est obèse.
  • On devrait donner un bonus aux enseignants qui enseignent car l’Education nationale comporte majoritairement des fonctionnaires qui n’enseignent pas !

Troisième thème – la dématérialisation de l’action publique : les problématiques de l’accompagnement, de l’accès au numérique et donc à ces droits pourront être évoquées

Jean-Marc, de Montrouge, fonctionnaire des finances  [première partie de son intervention]

  • Tout mettre sur internet, c’est exclure les plus précaires. Internet ne peut pas remplacer les personnes
  • Rendre la déclaration de revenus obligatoire sur internet ne renforcera donc pas la proximité entre les services publics et les usagers. Fermer des Perceptions, comme cela a été fait à Bagneux, non plus

Autres interventions sur des thématiques connexes à celles couvertes par la question de l’organisation de l’Etat, de l’organisation administrative, des services publics et de l’accès numériques

Interventions générales sur le Grand Débat :

Un intervenant de Malakoff (ne s’est pas présenté) :

  • Précise qu’à Malakoff la Marie n’a pas organisé de Grand Débat
  • Conteste le caractère apolitique du Grand Débat : c’est une campagne pour les élections européennes
  • La constitution a été révisée 24 fois. Le peuple est dépossédé de sa souveraineté politique.
  • Il y a très peu d’ouvriers à l’Assemblée et pas de représentation des petits partis (pas de proportionnelle)
  • En appelle à  l’insurrection civique pour répondre à la crise démocratique
  • Il faut une Assemblée constituante pour fonder une 6ème République

Colette, de Montrouge :

  • Souhaite intervenir en réaction à la personne qui a cité en exemple le Général De Gaulle et assimilé le régime politique en France à une dictature.
  • Les manifestants de mai 68 considéraient le Général comme un grand homme de guerre, mais qui n’avait pas compris l’évolution de la société.
  • si la France était une dictature nous ne serions pas ici à nous exprimer aussi librement.

Intervention sur le handicap :

Carlos, handicapé :

  • Le comportement des gens vis-à-vis des handicapés, leur regard, est une question très importante
  • Ca passe par l’éducation : dans les classes où il y a un enfant handicapé, le regard des enfants change

Interventions sur la question de l’égalité parentale :

Thierry, de Montrouge, membre d’une association sur l’égalité parentale :

  • Actuellement, lorsqu’un couple est divorcé, un parent peut prendre la décision de déscolariser son enfant. Pour une décision aussi importante, les 2 signatures devraient être requises
  • Les décisions de justice sont trop lentes. Les tribunaux se renvoient les dossiers de département en département.

Eric, de Villejuif, membre de la même association sur l’égalité parentale :

  • Son fils a été inscrit par sa mère dans un collège privé, sans qu’il ait donné son accord
  • Il a toutefois réussi à obtenir les codes d’accès au dossier scolaire en ligne de son fils
  • Les décisions touchant à l’éducation des enfants devraient être approuvées par les deux parents