Santé mentale et crise sanitaire : j’interroge le ministre
J’interrogeais, ce mercredi 2 février 2022, le Secrétaire d’ Etat à l’Enfance sur l’impact de la crise sanitaire sur la santé psychique des Français, tout particulièrement celle de nos jeunes.
Ma question au Ministre :
« Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, mes chers collègues,
Il y a des chansons qui en disent bien plus sur l’angoisse et le désir d’en finir que les froides statistiques. Et si la sortie du dernier titre de Stromae, « L’Enfer », a tant marqué les esprits, c’est que le chanteur a brisé, je crois, un réel tabou autour de la santé mentale. Cette détresse, ces pensées suicidaires exprimées dans cette chanson sont malheureusement très largement partagée dans notre pays, tout particulièrement chez les jeunes et les étudiants.
Depuis maintenant 2 ans, la crise sanitaire entraîne de lourdes conséquences sur la santé psychique : peur de la maladie, isolement, stress, phobie sociale, difficultés à entrevoir des perspectives, éco-anxiété…
A cet égard, les études publiées par Santé Publique France doivent plus que jamais nous alerter et nous mobiliser.
10% des Français auraient eu des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée (5 points de plus qu’en période normale) et 18 % montrent des signes d’un état dépressif (8 points de plus qu’en période normale).
Le premier confinement aurait conduit à un doublement des syndromes dépressifs chez les 15-24 ans. Plus de 20% d’entre eux présenteraient un syndrome dépressif. Les phobies sociales et scolaires ont également augmenté et l’addiction aux écrans s’est aggravée.
Derrière ces chiffres se cachent de douloureuses réalités. Celle de tant d’étudiants qui ont sombré, reclus dans le noir de leur minuscule studio, loin de leur famille et de leurs amis, privés de ces rencontres qui font la jeunesse, privés de projets et, parfois même, de leurs jobs et de leurs ressources. Je pense notamment à ceux que nous avions rencontrés chez eux pendant le confinement, dans ma circonscription, à Malakoff, avec la ministre Sarah El Haïry.
Le Gouvernement et notre majorité ont pris l’urgence de la situation en améliorant la prévention et en facilitant l’accès aux soins. Parmi les nombreux dispositifs déployés, je veux citer la mise en place du numéro national de prévention du suicide, le 3114, joignable 24h/24h, mais aussi la création du « chèque psy » pour les étudiants puis du « forfait psy » pour les enfants, ou encore le remboursement par l’Assurance maladie de 8 séances chez le psychologue.
Nul doute que la feuille de route gouvernementale pour la santé mentale permettra d’aller plus loin encore.
Monsieur le Ministre, existe-t-il des statistiques sur le nombre de jeunes qui ont bénéficié de ces mesures et leur répartition selon le territoire ? Comment mieux faire connaître ces dispositifs et comment les renforcer davantage pour répondre efficacement et urgemment aux problèmes de santé mentale de notre jeunesse ?
Je vous remercie. »